Atelier Musée de l’Imprimerie de Malesherbes
2020-2021








Enfant, j’étais fasciné en regardant travailler mon grand-père horloger. Loupe à l’œil, il démontait des montres et des horloges dont il ordonnait minutieusement les pièces sur l’établi. Je crois que cette fascination a joué dans mon goût pour les appareils photo mécaniques nécessitant des réglages manuels, comme ma chambre grand format.

Tous mes travaux m’ont appris que l’imprimé partage beaucoup de choses avec la photographie. Même exigence du regard pour les formes, les couleurs, les reliefs. Même souci de reproduire fidèlement.

Pourtant, les gestes et le décor n’ont pas grand-chose en commun : alors que le photographe travaille des tirages uniques ou des séries très limitées dans la solitude et l’obscurité du laboratoire, l’imprimeur, lui, s’intéresse au multiple qu’il produit dans le vacarme et la cadence d’imposantes machines, dans l’odeur des papiers et des encres.

En découvrant dans l’Atelier-Musée de l’Imprimerie une extraordinaire collection de casses, de composeuses-fondeuses, de presses à main, de rotatives, de cylindres, de massicots, de piqueuses…, c’est ce contraste qui m’a le plus frappé. Et c’est lui qui m’a poussé à tenter de mettre en lumière ces monstres de métal, incroyablement beaux, et de faire surgir la présence, implicite, de tous les gens de métier qui leur ont donné vie durant des siècles.











© François Deladerrière, 2024